Ces derniers jours, on a beaucoup parlé d’Auschwitz dans les médias et sur les réseaux sociaux, avec le hashtag #Auschwitz70 notamment.
En effet, cette année, nous commémorons les 70 ans de la libération du camp d’Auschwitz et de la fin de la seconde guerre mondiale.
Cette actualité m’a donné envie de vous parlez d’un musée lyonnais tout particulier…
Le centre d’Histoire de la Résistance et de la déportation.
Situé dans le 7ème arrondissement (arrêt T2 Centre Berthelot), ce musée investit les lieux d’une ancienne école de santé miliaire, la même qui fut utilisée par la Gestapo durant la guerre. Plus précisément entre les printemps 1943 et 1944.
C’est en effet dans ces locaux que Klaus Barbie, chef de la Gestapo aussi connu sous le surnom de “boucher de Lyon”, laissait éclater sa violence durant ses interrogatoires dans le cadre de sa lutte contre les juifs, les communistes et les résistants.
Les caves du bâtiment, au cœur du musée, étaient à l’époque les geôles des prisonniers.
Fait exceptionnel, le centre d’Histoire de la Résistance et de la déportation projette un film sur le procès de Klaus Barbie, procès de 1987 qui fut le premier pour crimes contre l’Humanité en France. Très émouvant, ce film est absolument à voir lors de votre visite !
L’exposition permanente
Contrairement aux expositions temporaires qui s’attachent à un sujet précis, l’exposition permanente permet de découvrir la vie durant la guerre et l’occupation, en France mais plus particulièrement aussi à Lyon.
*Photos – Exposition Permanente : www.chrd.lyon.fr
La diversité des supports tout au long du parcours de l’exposition permettent de plonger dans cette période : beaucoup de photos, des cartes, des objets comme le parachute de Jean Moulin ou encore des témoignages, comme celui de la célèbre résistante Lucie Aubrac.
Bien que nos cours d’Histoire nous en aient parlé, on réalise ici à quel point Lyon est au cœur de nombreux évènements durant la seconde guerre mondiale.
Par exemple, le statut de la ville a changé au fil de la guerre :
En juin 1940, Émile Bollaert (préfet) et Édouard Herriot (maire) décident que tout résistance est inutile face à l’offensive allemande et demandent alors au maréchal Pétain le statut de “ville ouverte”. Ce statut est obtenu le 18 juin 1940. La ville de Lyon est quand même occupée pendant 17 jours par la Wehrmacht (du 19 juin au 7 juillet), puis elle est effectivement une ville ouverte dans la zone libre, sous le régime de Vichy jusqu’en novembre 1942. Là, elle devient une ville occupée et sera libérée en septembre 1944.
Citons aussi la rafle des Villeurbannais du 1er mars 1943, la prison de Montluc devenu prison de Vichy puis allemande où de nombreux prisonniers y ont été entassés avant d’être transférés vers Drancy pour déportation ou être exécutés.
Lyon durant cette guerre est à la fois le berceau de la Résistance et un des bastions de la Gestapo.
Plaque souvenir à la Croix-Rousse
La commémoration des 70 ans de la fin de la seconde guerre mondiale est une excellente occasion pour aller visiter ce musée, afin de réaliser ce qu’était le quotidien durant cette période et ne jamais oublier les atrocités commises.
Ce centre d’Histoire de la Résistance et de la déportation a été rénové en 2012 afin d’améliorer l’accessibilité des lieux. Les tarifs sont eux aussi très accessibles : gratuit pour les moins de 26 ans, l’entrée coûte 4€ en tarif plein et 2€ en tarif réduit.
Infos pratiques :
- Le centre d’Histoire de la Résistance et de la déportation est ouvert du mercredi au dimanche, de 10h à 18h.
- Le film sur le procès de Klaus Barbie est projeté à 10h30, 12h, 14h30, 15h30 et 16h30.
- Le site du Centre d’Histoire de la Résistance et de la déportation