Le Lyon Street Food Festival est aujourd’hui le premier festival immersif culinaire de France, articulé autour de quatre piliers : la street food, la culture, la musique et la fête. Les forces de ce festival : la rencontre avec des chefs connus et moins connus, l’esprit de fête et de partage. Depuis sa création en 2016, le festival a accueilli plus de 250 000 visiteurs ! Un vrai challenge, un défi pour Emeric Richard et Thomas Zimmermann. C’est un événement que les Lyonnais adorent et attendent avec l’arrivé de l’été, chaque année depuis bientôt 10 ans.
Cette neuvième édition se tiendra 5 jours : du 25 au 29 juin 2025 aux Grandes Locos, un site industriel réhabilité à La Mulatière. L’Irlande et le Brésil seront les pays invités et mis à l’honneur.
Le festival proposera de nouveau une expérience gastronomique unique avec 130 chefs français et internationaux, et plus de 200 créations culinaires. En parallèle, 400 ateliers participatifs, 60 concerts et diverses animations rythmeront l’événement.
La street food plaît et gagne du terrain face à la restauration traditionnelle. Découvrons comment les fondateurs du Lyon Street Food Festival ont réussi à concrétiser ce beau projet et à le faire évoluer !
💜 BIM! C’est parti : entretien avec Emeric Richard, président et co-fondateur du Lyon Street Food Festival.
L’origine du projet Lyon Street Food Festival
- Qu’est ce qui vous a poussé à créer le Lyon Street Food Festival ? Pouvez-vous nous raconter la genèse du Lyon Street Food Festival et quelle était votre ambition initiale ?
« Un changement de vie perso vers 40 ans, un retour en France et surtout l’envie d’entreprendre. L’idée de la cuisine de rue a clairement été influencée par le temps que j’ai passé en Asie. J’ai adoré la cuisine de rue, sa richesse et l’ambiance qui s’en dégage. Avec Thomas, nous nous étions croisés à Hong-Kong. Lui était à San Francisco, ville précurseur dans les food trucks. On s’est retrouvé à Lyon.
Nous avons donc bifurqué sur un festival food, mais avec l’intention d’y emmener de la culture. On voulait vraiment créer un festival, pas un salon. L’idée était de montrer une nouvelle approche de la cuisine. »

- Quels ont été les plus gros défis ? Le modèle économique en a t-il été un ?
« Le premier défi a été de trouver un lieu, non seulement qui pourrait accueillir le projet mais aussi dont les dirigeants seraient d’accord pour le faire. On a dû vendre le concept, le projet, c’était nouveau ! Puis nous avons rencontrer Cathy Bouvard, directrice des Subsistances à cette époque, qui a vite adhéré !
Côté financement, nous avons eu des aides sur le volet culture avec la Métropole. On a réussi à fédérer de nombreux partenaires, des sponsors et mécènes (PME locales…). Dès le début, on voulait que le festival soit accessible. On les a choisi car nos valeurs sont communes. 40% du financement viennent de partenaires locaux.
Tant côté chef pour venir cuisiner et leur permettre de rester à un tarif entre 5 et 7 € la part, tant côté festivalier avec des tarifs accessibles pour se régaler, assister à des concerts et d’autres animations.
Pour résumer, les défis étaient de convaincre pour trouver un lieu, parler aux chefs et trouver le public. »
- Quel a été l’élément clé qui a permis au festival de prendre cette ampleur ?
« Ce festival était un gros pari, car ce modèle n’existait pas à Lyon il y a 10 ans. On a parié sur notre intuition que cet électrochoc culinaire allait intéresser. Nous sommes partis de zéro, et on a commencé par convaincre les chefs. Finalement ce n’était pas si difficile, ils étaient très ouvert à l’idée de sortir de leurs cuisines et créer de nouveaux formats.
Ce courant de la street food a vite évolué après cela à Lyon. Aujourd’hui Lyon, c’est même une des villes les plus avancées et où il y a le plus de food trucks en France.
C’est la possibilité d’aller à la rencontre des chefs, le partage et l’accessibilité qui a fait de ce festival un succès. »

- Aviez-vous un parcours dans l’entrepreneuriat avant de lancer le festival ?
Non, je sortais de 12 ans à la direction financière de Geodis, à l’étranger. Le choix de Lyon a été une décision familiale.
- Avez-vous eu des moments de doute ? Comment avez-vous tenu bon ?
Non, à aucun moment. On a jamais lâché malgré les difficultés, les barrières. Chaque année on grandit, les enjeux avec, mais on garde nos valeurs et nos idées originales.
Le festival et son évolution
- Comment le festival a-t-il évolué depuis sa première édition en 2016 ?
Chaque édition est différente en terme d’innovation, de destinations culinaires, d’implantation avec de nouveaux lieux. à chaque fois on est en découverte totale.
- Quels sont les grands moments qui ont marqué son histoire ?
Clairement c’est le jour 1 ! Le jour on a ouvert le portail, après un an et demi de préparation, et en ne sachant pas du tout ce que ça allait donner. C’est vraiment le meilleur souvenir : voir la file d’attente aux Subsistances.
Nos 3 déménagements ont aussi été des moments forts. 3 lieux de plus en plus spacieux, ça ouvre plein de portes, ça change à chaque fois. Aussi, lorsque Mauro Colagreco est venu au festival ! C’est tout de même le meilleur chef du monde, la plus grande star du monde cuisine. Il avait proposé une recette à base de poulpe de Galice, petite pomme de terre et vierge de légumes façon Pico de Gallo.
La présence de Joey Star était aussi un moment fort. Également le chef Philippe Etchebest lorsqu’il a clôturé le festival avec son concert. Nina Meteyer et Thierry Marx aussi, qui parlaient déjà de la street food depuis un moment.
La musique et la food, ça fédère !
- Comment sélectionnez-vous les chefs et les cuisines représentées ?
On les met tous sur un pied d’égalité, car tous se plient au même exercice de la street food. On cherche à trouver les chefs qui vont faire la cuisine de demain, et les fait se rencontrer. Il y a des têtes d’affiche bien sûr, un peu comme dans un concert, mais on les met en avant au même titre que les chefs découvertes.
tête d’affiche 2025
- Comment avez-vous choisi les Grandes Locos comme lieu d’accueil du festival depuis l’année dernière ?
Après 3 éditions aux Subsistances, la métropole annonce que Les Usines Fagor allaient être réhabilitées. C’était idéal, avec des espaces extérieurs, 50 000 m² propices pour déambuler de halles en halles.
- Pourquoi avoir choisi l’Irlande et le Brésil comme thèmes cette année ? Des annonces, des nouveautés ?
Chaque année on souhaite une destination différente. On pensait depuis longtemps au Brésil car sa gastronomie est riche et c’est un pays où on consomme beaucoup de street food. Ce sera une vraie immersion au Brésil gustativement et culturellement.
Côté Irlande, on a voulu faire rentrer les festivaliers dans l’ambiance d’un pub irlandais. Leurs produits seront mis en avant et sublimés par les chefs : moules, saumon, agneau… Une ambiance complètement différente du hall Brésil et on adore ça !
On garde évidemment l’Asia Street Market, c’est une tradition.
Grandes nouveautés : on augmente la durée du festival à 5 jours, avec 470 ateliers, on transforme le « talk » en podcast Street Food Stories, avec de nombreux intervenants dont en exclusivité François-Régis Gaudry. Nous aurons 130 chefs, 15% de plus que la précédente version. Dans l’espace France, vous pourrez retrouver 30 chefs et pâtissiers, la jeune garde lyonnaise et l’animation Street Fighter. Entre autres cette année, vous pourrez retrouver Carla Kirsch, du restaurant Alebrije, Jeremy Galvan, Fernanda Ribeiro (Sampa), les pâtissiers Duclef,…
Côté musique et animation, ce sera très festif, l’ouverture se fera avec le groupe « Chef and The Gang », il y aura aussi FFF, Kidy Smile, Electro Queen, et le dimanche, la clôture se fera avec un DJ set et une boom.
L’entrepreneuriat : entre passion et persévérance
- Que signifie “être entrepreneur” pour vous ?
C’est oser ! C’est prendre des risques et c’est fédérer. Un projet de cet ampleur se fait rarement tout seul. Il faut donc bien s’entourer avec des gens qui adhèrent aux même idées et valeurs. Entreprendre dans notre domaine est un vrai travail d’équipe. Il faut aussi de la créativité.
Entreprendre dans l’événementiel, c’est aussi imaginer les concepts et vouloir de façon tangible qu’ils se concrétisent.
- Quelles sont les valeurs fondamentales qui guident vos décisions ?
Notre raison d’être, c’est clairement rassembler. C’est « faire société » : c’est à dire faire la fête, vivre ensemble, la découverte.
La notion qui porte toute l’équipe, c’est le dépassement.
L’agence Nomade Kitchen a été créé en 2013, avec la volonté de créer des événements autour de la cuisine qui cassent les codes, les déployer de façon différente.
La team Lyon Street Food Festival – Nomad Kitchens ©️LSFF
- Quelle a été la leçon la plus marquante que vous avez apprise en chemin ?
La force du collectif permet « tout » ! Et la preuve, c’est que même avec le Covid, on représentait tout ce qui n’était plus possible, culture, restauration, événement. On a surmonté cela.
- Qu’est-ce qui vous booste chaque matin à continuer cette aventure ? Inspirations, habitudes…
Ce qui me booste personnellement c’est le privilège de concrétiser des projets, c’est le moteur ! Animer l’équipe, la fédérer, ça me nourrie.
Le côté adrénaline où on est jamais sûr de rien, les montagnes russes, ça porte !
- Quelles sont les qualités essentielles pour organiser un événement de cette envergure ?
S’entourer d’une excellente équipe, donc encore une fois savoir s’entourer, et l’organisation bien sûr ! Il faut savoir être ultra bien organisé, créatif, très rigoureux.
- Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut entreprendre dans l’événementiel ou la gastronomie ?
Je lui dirais de ne pas suivre les tendances, et de ne pas avoir peur de l’échec.
Engagement et impact
- Quelles initiatives avez-vous mises en place pour rendre le festival plus durable ?
C’est un point très important depuis la création du Lyon Street Food Festival. L’environnement, c’est un sujet sur lequel on travaille beaucoup.
Le bien mangé est aussi dans notre préoccupation. La street food ce n’est pas de la junk food !
On est dans une démarche RSE poussée : sourcing des produits, circuits courts, gestion des déchets, on demande aux chefs le moins de contenants possible, ils ont un cahier des charges à respecter. Pour les scénographies, on les choisit pour qu’elles soient réutilisable (bois, récupération,…). On s’entoure aussi d’associations, notamment pour rendre possible l’accueil PMR.
- Comment le festival soutient-il les jeunes talents culinaires ?
On a un peu un rôle de dénicheur de talents, on le fait aussi avec notre agence Nomad Kitchens. Nous mettons un coup de projecteur sur leur cuisine. Idem pour la musique et la culture, pour mettre en avant des jeunes talents.
- Comment voyez-vous l’évolution de la street food à Lyon depuis 2016 ?
En 10 ans, elle est de plus en plus qualitative. On voit des échoppes qui s’ouvrent dans les resto, les cartes qui vont vers des choix différents, qu’on ne voyait pas auparavant. Cela donne accès à ce qu’est la cuisine du monde, des propositions qui donnent envie et une gastronomie internationale. Je crois que le Covid a changé les habitudes ou a peut être confirmé certaines nouvelles habitudes de consommer la gastronomie.
- Quels sont les projets futurs du festival pour continuer à innover ?
On fête nos 10 ans l’année prochaine ! Nous n’avions jamais imaginé en arriver là.
On bosse sur des nouveautés depuis un moment, on va encore plus densifier la production. On aimerait dupliquer le concept en différents formats sur le territoire de la Métropole, en parallèle aux Grandes Locos.
Informations Pratiques – Lyon Street Food Festival 2025
Rendez vous aux Grandes Locos : 10 Rue Gabriel Péri, 69350 La Mulatière. Comment se rendre au Lyon Street Food Festival ?
Billetterie : pass 5 jours à 25 euros. Programme, animations, concerts et ateliers.
Pensez à créer un compte cashless












