Depuis le 25 mars et jusqu’au 26 juin, le musée des Beaux-Arts de Lyon propose l’exposition “De Rembrandt au selfie” en collaboration avec la Kunsthale de Karlsruhe (Allemagne) et les National Galleries of Scotland d’Edimbourg (Écosse).
Pour être honnête avec vous, je ne cours pas au musée des Beaux-Arts dès qu’il y a une nouvelle exposition temporaire (et j’ai tort !). Mais là, l’affiche et le titre m’ont interpellée. “De Rembrandt au selfie”… Intéressant ! Dès que je l’ai vu, je me suis dit que j’irai et je vous le dis tout de suite : je n’ai pas été déçue.
En premier lieu, je pense qu’il est bon de préciser que cette exposition a été faite en collaboration entre 3 musées : le musée des Beaux-Arts de Lyon, la Kunsthale de Karlsruhe (Allemagne) et les National Galleries of Scotland d’Edimbourg (Écosse). C’est donc les œuvres des collections de ces 3 musées que l’on retrouve ici.
L’exposition sera installée dans les 3 établissements à tour de rôle et jusqu’au 26 juin à Lyon.
L’axe du commissariat est donc l’autoportrait en partant de la Renaissance jusqu’au XXIe siècle, de Rembrandt que l’on retrouve régulièrement dans l’exposition jusqu’au travail de l’artiste chinois Ai Weiwei et ses selfies dans des moments délicats et en particulier lors de son arrestation politique.
Le constat de base de la part de ces musées est qu’à notre époque le selfie tient une place importante dans notre société. Ils se sont ainsi questionné sur la place de l’image de soi, l’auto-représentation et donc forcément l’autoportrait.
Ce qui est plutôt chouette, c’est la scénographie par thème (et non chronologique). Cela permet de confronter des œuvres vraiment différentes (de part les époques, styles, genres, techniques et artistes) mais avec des problématiques communes.
On retrouve donc 7 thèmes.
Le regard de l’artiste ouvre l’exposition. On commence par l’artiste qui se regarde, se représente et qui se concentre sur son visage. L’autoportrait centré sur le regard est une démarche assez récurrente chez l’artiste, il est donc assez naturel de débuter le parcours par cela.
Ensuite, L’artiste, un homme du monde montre l’artiste se représentant en tant que tel. On quitte donc la représentation sincère de l’entre-soi de la première partie pour l’artiste se mettant en scène pour être en phase avec la représentation du peintre et de sa place dans la société.
Avec la salle Dans l’atelier, nous rentrons davantage dans l’univers de l’artiste, dans son espace de création et ce qu’il veut bien nous montrer.
Avec les Portraits de famille et d’amitié, on voit l’artiste tantôt affiché au centre des gens qu’il aime tantôt caché dans des compositions en s’incluant dans des scènes (commandées ou non). Les gens choisis pour l’entourer en disent souvent assez long sur le message qu’il veut faire passer.
La salle des Jeux de rôle nous présente l’artiste se mettant en scène, se travestissant, se donnant à voir… et celle de L’artiste, un homme au monde nous le montre dans la société ancré dans son temps en dénonçant ce qui se passe autour de lui (guerre…).
Et enfin on termine l’exposition par une représentation du corps de l’artiste. Cet espace est plus axé sur le travail d’artiste moderne. L’artiste prend son corps comme outils et matière pour ses œuvres.
À travers ces thèmes, on a l’occasion de (re)voir 130 œuvres des 3 musées faisant croiser le travail de Gustave Courbet, de Edvard Munch, de Sarah Lucas, de Paul Klee, de Henri Matisse, de Max Beckmann et de bien d’autres artistes évidemment.
On retrouve aussi quelques sculpture (peut-être trop peu d’ailleurs), des photographies, des performances filmées et on termine par des œuvres numériques (et alors là j’ai été vraiment étonnée de les trouver dans ce musée) qui font se mixer des portraits du public. En effet, pour capter ces photos, un photomaton est mis à disposition à l’entrée du musée et je ne spoile rien mais on comprends dans la toute dernière salle à quoi servent ces photos.
Pour finir, il y a un espace avec feuilles et crayons où le musée vous invite à dessiner votre autoportrait alors n’hésitez pas et laissez parler vos talents !
Petit plus : l’exposition ayant commencé au mois de mars, beaucoup d’à côté de l’exposition sont déjà passés mais il reste encore quelques moments clefs.
Vous pouvez déjà profiter des visites commentées les lundis à 12h15, les jeudis à 16h et les samedis à 10h15 et 12h30.
Il reste encore une séance de Dialogue art et musique en partenariat avec l’Orchestre national de Lyon de l’auditorium le 16 juin à 12h15.
Et enfin, le 5 et 19 juin il y a l’atelier pour adulte Me, myself and I animé par un médiateur du musée et Daniel Rakovsky (docteur en esthétique et en histoire de l’art). Cette animation surfe entre philosophie et pratique artistique et tentera de vous faire dresser votre autoportrait.
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