L’exposition du moment, c’est évidemment celle d’Erró au MAC Lyon. Girls Take Lyon revient sur cette rétrospective et vous donne toutes les bonnes raisons d’y aller.
Erró fait partie de ces artistes qui offrent toujours aux spectateurs de quoi s’étonner, être intrigué(e) et s’interroger de manière ludique. Oui, les fameuses peintures aux allures de bandes dessinées !
Cette exposition d’Erró est intéressante à plusieurs égards. Tout-un-chacun peut trouver des affinités avec une ou plusieurs œuvres présentées. Les spectateurs peuvent également en apprendre plus à la fois sur l‘histoire et l’histoire de l’art – notamment les mouvements expressionniste et surréaliste –comme dans « Stalingrad » de 1964. Au cœur de l’espace d’exposition du MAC Lyon, la mise en scène particulièrement soignée met en valeur les œuvres de l’artiste. Des peintures monumentales qui captent entièrement le regard !
Cette richesse repose également sur le principe même de la rétrospective. De cette manière, on peut en apprendre plus sur l’artiste : ce qui l’a touché, le touche et le touchera. Chaque étage de l’exposition est consacré à une « période artistique » d’Erró. Ainsi, le premier offre les amorces de son expression plastique, les thèmes forts qu’il veut traiter et les différentes espaces où il cherche l’inspiration – comme dans les séries « Made in Japan » ou « Made in China » opposant l’Occident à l’Asie. Le deuxième niveau, quant à lui, nous emmène au moment de l’affirmation de l’artiste dans ce qu’il revendique plastiquement – sa pratique plastique prend forme – et dans ses idéaux politiques, moraux et esthétiques. On peut citer la série « The Monster » où Erró utilise des portraits de figures politiques et littéraires pour leur donner des traits « monstrueux ». Enfin, le dernier niveau rassemble l’apogée des œuvres d’Erró, surtout ses plus connues et quelques récentes, telles que « Femmes fatales » ou « Poutine et les pussy girls ».
Erró est un artiste passionnant car il n’a de cesse de chercher l’image à la fois dans sa banalité et dans sa singularité. Sa pratique plastique repose sur un savant mélange de collages, de dessins et de peinture.
Erró n’a de cesse de chercher l’image à la fois dans sa banalité et dans sa singularité
L’image, l’image et encore l’image. Tout d’abord, l’image papier – issue des magazines -, où l’on observe cette multiplication, cette accumulation et plus particulièrement l’élaboration des œuvres. Puis le geste, ce geste si particulier dans lequel on identifie clairement le style pictural d’Erró. L’esquisse et la peinture se confondent – même le spectateur s’y méprend – mais la peinture reste le medium marqué par la « patte » d’Erró. Le trait qu’il choisit pour reproduire ces milliers d’images, de formes dans ses peintures. On l’identifie notamment dans la peinture hommage à la bande dessinée francophone intitulée « French Comicscape » de 1985. Vous aurez l’occasion d’y croiser Tintin et Gaston Lagaffe, entre autres.
L’Islande est bien loin. Cependant, on retrouve chez Erró une ouverture d’esprit qui correspond bien aux Islandais : puiser les influences partout, tout le temps, dans le monde entier, sans négliger leurs moindres potentiels. Les ressources sont inépuisables comme dans les peintures d’Erró.
« Erró, la rétrospective » se poursuit jusqu’au 22 Février 2015 au MAC Lyon. Vous pourrez également retrouver une exposition « Hors Les Murs » intitulée « Erró, Un Monde d’images » du 15 Novembre 2014 au 13 Décembre 2015 à la Mostra de Givors.