Le Musée des Confluences, ou le nuage de cristal comme j’aime l’appeler, expose Marc Riboud, 100 photos pour 100 ans. Ce talentueux photographe, né à Saint-Genis-Laval, a parcouru le globe et a su capter des images à la fois esthétiquement fascinantes et vraies. Son travail est d’une richesse incomparable, il a documenté des événements aux quatre coins de la planète, notamment en Asie, souvent suite à des catastrophes, des guerres ou des manifestations, mais aussi de beaux moments, aux paysages culturels si différents.
Ce n’était pourtant pas un photographe de guerre, mais plutôt un photographe humaniste. Je vous invite à aller voir cette expo, mais découvrons ensemble son travail et certaines de ses œuvres…
La collaboration du Musée Confluence et de l’association Marc Riboud
C’est une première pour le Musée qui ouvre une exposition temporaire entièrement dédiée à la photographie.
Les 100 photos de la sélection réalisée reflète la manière dont Marc Riboud a regardé le monde : « avec beaucoup de liberté« , selon sa femme, qui fait partie de l’association. Le photographe était ouvert au monde, son œuvre était pleine de poésie, d’espoir, et de lumière. Il était donc évident pour la ville de Lyon d’accueillir le travail du photographe.
Pour faire court sur sa biographie, Marc Riboud a son 1er appareil photo à 14 ans, il fait des études d’ingénieur, travaillé à Villeurbanne quelques années et du jour au lendemain, il part à Paris. Il y rencontre Henri Cartier-Bresson. Ils commencent à travailler ensemble sur des missions de photojournalisme. Il devient photographe indépendant et le sera tout au long de sa carrière. L’influence de Cartier-Bresson est notable dans les photographies de Riboud, dans sa justesse et sa sensibilité.
Une liberté, maîtrisée dans l’art des règles de la photographie
Il y a définitivement un message qui se répète dans les photographies de Marc Riboud : la liberté et l’ouverture au monde. On le remarque dans les thématiques choisies évidemment mais aussi dans sa façon de composer les images. Le plaisir des yeux est au centre de son travail, il souhaite être un témoin dans ses voyages mais aussi un artiste en transmettant du beau.
Le photographe avait un regard rigoureux sur la construction de ses photos, il utilisait par exemple souvent la géométrie, la répétition d’objets, les formes. Cela donne des images intéressantes et attrayantes visuellement afin d’attirer l’œil sur le sujet.
En Inde et en Chine, photos représentatives de son travail, des moments forts, et toujours avec des rappels esthétiques, ici géométriques.
Mais derrière l’objectif, reste un homme sensible et tendre, un chasseur de beauté, un aimant du voyage, avec la volonté de se rapproches des Hommes, de les comprendre. Il aime photographier la nature aussi : de la neige en Chine et jusqu’au haut beaujolais.
Il y a beaucoup d’instant pris sur le vif dans les images de Marc Riboud, ce qu’on appelle « la magie circonstancielle du moment ». L’œil de Riboud est comme posé sur un cadre, et la patience fait son travail… arrive un sujet intéressant, une rencontre, et « clap », l’instant décisif est capté.
Une exposition qui honore le travail du photographe
L’exposition est très bien construite, en 5 parties. Différents formats et des séquences chromatiques mettent en valeur chaque photographie.
Les impressions photos ont été très travaillé, à l’instar du photographe qui souhaitait que ses tirages soient impeccables. Il avait même une obsession pour le travail de tirage, il souhaitait que les détails soient visibles et précis. Même en tirage argentique, il faut savoir que la post-production (après la prise de vue) a toujours existé. En chambre noire (aujourd’hui en numérique c’est fait avec le logiciel Lightroom par exemple), on peut « pousser » les ombres ou les noirs pour aller chercher des détails, importants.
Dernière partie de l’exposition : images d’une nature vaporeuse.
Pour conclure sur cette visite de l’exposition de Marc Riboud
Ses photographies sont un témoignage des grands évènements du 20ème siècle. C’est une exposition agréable à parcourir, les commentaires nous en apprennent plus sur les événements et l’artiste. Et visuellement, les photographies sont époustouflantes, vous l’aurez compris, j’ai adoré !
Le plongeon, étonnant d’un point de vue physique, c’est un effet d’optique de profondeur. Cette photo est emblématique du travail du photographe : l’instant et l’élégance.
Cette exposition nous amène aussi à réfléchir sur notre génération, toutes les images qui nous assaillent. Nous ne prenons souvent plus le temps de regarder et d’apprécier.
Les conflits et les guerres reportés nous renvoient à notre propre actualité. Les mêmes photos pourraient être encore prises durant les conflits actuels.
Infos pratiques :
Musée des Confluences – Préparer sa visite
Du mardi au dimanche de 10h30 à 18h30
Nocturne jusqu’à 22h le 1er jeudi du mois
Étage 1, salle 14
De 0 € à 9 € — billet valable à la journée pour l’ensemble des expositions
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