Oubliez tout ce que vous savez sur le « zombie » et venez découvrir le « zombi » dans cette nouvelle expo du Musée des Confluences. Eh oui, une simple lettre change tout ! Avec un « e » c’est cette créature des films d’horreurs hollywoodiens, sans le « e » c’est l’originel, celui d’où découle l’autre…
Pour sa nouvelle exposition, le Musée des Confluences se penche sur la figure du Zombi. De ses origines, au cinéma hollywoodien ! À découvrir jusqu’au 16 août 2026.
Zombi, les origines
Comme les zombis qui reviennent d’entre les morts, cette exposition s’offre une seconde vie à Lyon ! En effet, elle avait été développée par le musée du quai Branly – Jacques Chirac à Paris, où elle avait été exposée d’octobre 2024 à février 2025. Si les deux musées sont partenaires de longue date, il s’agit de leur première collaboration sur une exposition.
Pour cette version lyonnaise, elle fut remaniée et complétée par des objets du fond de collections du Musée des Confluences. La scénographie de cette exposition profite de la grande taille de la salle. Et, surtout, de sa hauteur sous plafond de 14m. Pour la première fois, des décors grandeur nature y sont présentés !
Dès le début de cette exposition très immersive, le visiteur est embarqué à Haïti, là où est né le zombi au 17ème siècle.
Mais, pour se préparer à cette rencontre hors du commun, une contextualisation historique et géographique ainsi que quelques explications sont d’abord nécessaires. L’exposition s’ouvre donc par une introduction explicative des pratiques du vaudou Haïtien. Ainsi que sur une reconstitution d’un temple vaudou !
Immersion dans la culture et les rites du vaudou haïtien
C’est parti pour une découverte des pratiques de culte, mais aussi d’une partie de ce qui composait la culture et la société haïtienne, afin d’avoir les clefs pour aborder la suite de l’exposition. Riche et intéressante, elle nous emmène au cœur du vaudou haïtien. On découvre qu’il est en fait né d’un mélange de cultes et pratiques venus de plusieurs parties du monde. En effet, Haïti, Saint-Domingue à l’époque, était un des ports où été débarqués de nombreux humains victimes de l’esclavage.
La spécificité du vaudou haïtien est donc qu’il est né du mélange du vaudou ouest africain et de notions de christianisme imposées aux esclaves comme système de croyances et des pratiques religieuses des peuples autochtones. Cette origine multiple se voit lorsqu’on contemple la reconstitution du temple de Port-au-Prince. Notamment à travers la décoration, les symboles et les objets qui le composent.
Une fois renseigné sur les vévés, les loas et les paquets congo, on découvre ensuite l’organisation structurée en société secrètes. Chacune est spécialisée dans un domaine. Avec des pouvoirs et des fonctions précises, et identifiée par les couleurs de leur tenue cérémonielle.
Ici, on va s’intéresser particulièrement au rouge et noir, couleur des Bizango en charge du judiciaire…. Ce sont eux qui sont en charge de la zombification.
La zombification, sentence et malédiction
Au fil des salles et des vitrines, on découvre le processus de zombification.
Une fois revenu de l’effrayant tribunal rempli de fétiches bizango (et de juges bien vivants!), si une sentence a été prononcée devant l’armée des ombres, le coupable sera zombifié. Cette peine, pire que la mort, consiste à mettre en contact le condamné à un mélange de composés chimiques et symboliques qui en quelques heures le feront tomber dans un état de mort apparente.
Après une cérémonie très codifiée, où le condamné est enterré vivant, puis déterré, le voici Zombi ! Avec un nouveau nom, un maître sorcier auquel obéir tout au long de la durée de sa sentence et un esprit changé à jamais car maintenant dans un état d’aliénation et de mort sociale…
Illustration de ce mélange des cultures, le nom vient d’Afrique, du mot Nzambi qui désignait dans plusieurs pays un esprit ou le fantôme d’un mort.
L’appellation devenue zombi servait à désigner ensuite à Haïti une personne condamnée à la zombification. Mais aussi des personnes marginales, avec des troubles psy, d’autres sous l’influence de stupéfiants ou d’autres encore croyant avoir été zombifiées. Une appellation à multiples facettes pour cette figure de « non-mort ».
Le zombi, figure omniprésente de la culture
Si on retrouve des traces des zombis d’Haïti dès le 17ème siècle, c’est au 20ème que cette figure est redécouverte. Notamment sous l’occupation américaine (1915 – 1934). En 1929, l’écrivain américain William Seabrook écrit L’île magique. Et voilà le point de départ de la propagation des zombis dans les œuvres sur de multiples supports pour les décennies suivantes jusqu’à nos jours (littérature, cinéma, jeux vidéos séries télé,…) !
Aujourd’hui si le zombi est devenu une figure mondiale, éloignée de ce qu’elle était à l’origine, on observe une réappropriation par les artistes haïtiens.
Une exposition très interressante, où l’on casse les clichés et où l’on plonge dans un monde riche et complexe !
Infos pratiques pour venir découvrir l’exposition « Zombis, aux origines »
- Site et infos : Zombis, les origines
- Adresse : Musée des Confluences, 86 Quai Perrache, 69002 Lyon
- Horaires : ouvert du mardi à dimanche de 10h30 à 18h30, ouvert également le lundi pendant les vacances scolaires (zone A sauf vacances d’été).
- Nocturne chaque 1er jeudi du mois, avec fermeture du musée à 22h.
Crédits photos : ©️Adélaïde – Girls Take Lyon
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