Parmi les lyonnaises entrepreneures qui comptent, il y a Catherine Cervoni. Chargée de communication indépendante, elle maîtrise les relations presse, les réseaux sociaux et est également une blogueuse influente ! Elle fait même partie des 10 blogueuses médias sociaux les plus influentes selon Augure ☺ Et en plus de tout cela, elle prend le temps de nous répondre à quelques questions !
Bonjour Catherine ! Peux-tu te présenter et nous expliquer ton parcours professionnel ?
Alors, j’ai fait des études de communication : à l’époque, ça s’appelait l’ESCOM, même si aujourd’hui on parle d’ISCOM. Ensuite, j’ai commencé ma carrière en travaillant au service communication de Novatome, (les constructeurs de Super Phoenix) et ensuite, je suis allée au service Marketing Communication d’une petite boîte qu’on a développée, qui s’appelait Gamaro. J’en ai profité pour faire un master en PNL, en Programmation Neuro Linguistique (le week-end et pendant les vacances) et ensuite, je suis entrée comme Assistante Communication et Marketing chez Locamion, qui était une grosse entreprise lyonnaise avec 130 agences en France (location de véhicules industriels et chariots élévateurs) qui a été rachetée 7 ans plus tard par son grand concurrent qui s’appelait Fraikin : là, j’ai eu le choix entre rester ici et monter à Paris. Comme je ne voulais pas monter à Paris, je suis partie en licenciement économique et j’en ai profité pour faire un bébé, vu que je n’avais jamais eu le temps avant (rires) ! J’ai donc pu m’occuper de ma fille pendant 18 mois et ça c’est génial. Mais bon, il a quand même fallu retrouver un boulot et je suis rentrée chez Sogequip, comme responsable de la communication, du marketing, des relations presse et relations publiques. Sogequip, c’était une entreprise d’ingénierie assez axée pharma et chimie (froid industriel et traitement d’air) et je me suis occupée de tout : site Internet, documentation, refonte de la charte graphique… Je me suis bien éclatée ! Malheureusement, au bout de 5 ans, nous avons été rachetés par un groupe canadien, appelé SNC Lavalin : je n’avais pas du tout les mêmes valeurs que le groupe et la manière de fonctionner ne me correspondait pas. Je me suis donc remise à chercher du travail et j’ai vu passer une annonce pour un CDD d’attachée de presse pour Orange : ça a bien fonctionné, je suis restée 5 mois. Mon contrat se terminait mi-juillet et j’avais alors plein de pistes professionnelles pour la rentrée : malheureusement, la crise est passée par là (on était en 2008) et toutes mes pistes se sont envolées. Et quand je me présentais en entretien, alors que j’avais bien revu à la baisse mes prétentions salariales, j’étais bizarrement trop vieille (Catherine avait 45 ans à l’époque ndlr) : j’ai donc décidé de créer mon propre boulot ! J’ai eu la chance de rencontrer Carine Marinier, qui avait monté son agence d’événementiel en auto-entrepreneur et j’ai commencé comme ça, en m’occupant des relations presse de ses clients et petit à petit, je me suis fait connaître.
Comme je ne voulais pas monter à Paris, je suis partie en licenciement économique et j’en ai profité pour faire un bébé, vu que je n’avais jamais eu le temps avant (rires) !
D’accord ! Vous avez évolué dans un univers assez masculin, finalement !?
Durant toute ma vie de salariée, oui. Et d’ailleurs, j’étais cadre à l’époque et il y avait très très peu de femmes.
Oui, justement, est-ce que ce n’était pas trop difficile de travailler dans un secteur homme, en tant que femme ?
Si ! Quand j’étais plus jeune, il y avait ce côté un peu drague, c’était difficile de s’imposer et de faire comprendre que j’étais là pour le boulot.
Oui, ils devaient être un peu paternalistes, aussi ?
Oui, je me souviens que le Directeur Général de Locamion m’appelait « Mon petit »… Ou bien on me disait « Vous voulez bien être gentille ?… » : on n’était pas du tout sur le même registre. Et comme j’ai un tempérament assez affirmé, je m’insurgeais facilement : j’avais quelque chose à dire, je le disais. Mais tout en faisant mes preuves professionnellement.
Oui, quand on est femme, il faut assurer deux fois plus.
Oui, exactement ! Je me souviens, dans les entreprises où j’ai travaillé, les hommes se racontaient leur week-end pendant de longs moments durant les réunions du lundi matin. Alors que moi, je demandais si tout le monde avait passé un bon week-end et hop, c’était parti ! C’est là qu’on voit que les hommes n’ont pas nos problématiques, celle de la deuxième journée de travail après le boulot : le ménage, les enfants, les courses… Cela tend à changer un peu, heureusement, mais je fais encore partie de cette génération où l’on demandait tout à une femme.
Et par contre, dans mon métier de freelance, j’ai travaillé pour tous domaines d’activités : j’ai commencé avec des boutiques de décoration, de mobilier, j’ai repris le dossier Orange pendant un an et demi : j’ai rencontré des gens géniaux et je suis très heureuse aujourd’hui.
Pensez-vous que Lyon soit une ville dans laquelle « il fait bon entreprendre », comme on dit ?
Alors c’est difficile pour moi de répondre parce que je n’ai pas de point de comparaison. Et je pense que, du moment où l’on décide d’être entrepreneur, où que l’on soit, il faut vraiment le vouloir pour y arriver. Toutefois, Lyon dispose d’importantes infrastructures : on a la 4G, la fibre… Au niveau technologique, on a tout ce qu’il faut. Je pense également qu’il y a un certain dynamisme au niveau des pôles économiques de la ville, que ce soit la CCI ou autre. Il y a beaucoup de clubs d’entrepreneurs : moi je suis dans un club féminin, adhérente à Business Woman et c’est vraiment un club fantastique parce que c’est un club de femmes et on s’entraide beaucoup. On me demande parfois si un club de femmes, ce n’est pas complètement anachronique et comme je réagirais si les hommes faisaient pareil : je réponds que les hommes, ça fait très longtemps qu’ils le font. En tout cas, les pouvoirs publics lyonnais soutiennent véritablement les entrepreneurs, même si, et c’est le cas partout en France, les petits patrons croulent souvent sous les charges.
Justement, que pensez-vous de l’écosystème web lyonnais, dont on a beaucoup parlé, avec la French Tech, notamment ?
Là encore, il y a un réel dynamisme : la Cuisine du Web, par exemple, fait un travail exceptionnel, mais on a aussi le Blend, devenu récurrent et qui est vraiment un événement de qualité, ou encore le Pôle d’Excellence Numérique ainsi que la récente création du Smart Entreprise Club … Lyon est vraiment bien armée pour réussir.
Comment voyez-vous Lyon évoluer sur 5 ou 10 ans ?
Je ne sais pas… Mais je pense que ça ne peut aller que dans le bon sens ! La ville sera au cœur de la future Métropole, dés le mois de janvier 2015. La conjoncture est assez compliquée en France mais Lyon a de beaux atouts : elle a une place centrale en Europe, par exemple. Mais dommage qu’il n’y ait pas plus de grands groupes qui viennent s’installer à Lyon, comme Evernote.
Et sinon, il y a-t-il un endroit à Lyon auquel vous êtes particulièrement attachée ?
On va dire mon nouveau chez moi ! J’ai un super bureau 😉 J’aime aussi beaucoup le quartier de Vieux Lyon, qui est chargé d’histoire, et me promener sur les Berges du Rhône et de Saône. Par contre, je déteste celui de la Guillotière !
Merci beaucoup Catherine !
Si cette interview vous a plu ; sachez que vous pouvez retrouver Catherine Cervoni sur son blog, Linkedin et Twitter ☺
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