Il se peut que comme moi, arrivé(e) d’autres contrées, vous découvriez Lyon et sa région pour la première fois en vous installant ici. Il se peut aussi que vous vous soyez retrouvé-e dans ce genre de situation :
Bon, il semblerait que « Chaille » soit plutôt un terme importé du Dauphiné et qui veut dire « loin » (Perpète-lès-oies, quoi !), mais pour éviter ce genre de petits inconvénients, voici un petit guide non-exhaustif qui te permettra à toi, nouvel-le arrivant-e de faire ta place.
- LE / LA GONE
Vous avez vu « Le Gone du Chaâba » ? Bon, à part le fait que c’est un excellent film, c’est grâce à lui que j’ai découvert pour la première fois le mot gone.
Sa place de premier lui revient de droit. C’est sans doute un des premiers mots qu’on apprend en arrivant ici. Le Gone (en prenant bien l’accent lyonnais avec le O fermé de « rose ») est tout simplement l’enfant, le gamin. On peut l’utiliser au féminin et au masculin.
Pour en savoir plus sur la fascinante adaptation de la biographie d’Azouz Begag « Le Gone du Chaâba » :
- LE POT / LA FILLETTE
Je ne sais pas si cette deuxième place leur revient de droit mais à Lyon, on mange, on boit, et bien ! Du coup, quelques conseils pour boire à Lyon. Ici, on ne commande pas de pichet mais un pot. D’ailleurs, ce n’est pas la même chose.
Un pot contient 46 centilitres au lieu des 50 du pichet. Pour l’histoire, il semblerait que « les canuts avaient droit à 50 cl de vin payé par les patrons. Ces derniers firent réduire la contenance du pot de 50 cl à 46 cl. De cette manière il était donc possible de remplir, avec 1 litre de vin, 2 pots + le verre du patron* ».
Petit conseil niveau prononciation, à Lyon, quand on commande un pot de Côte du Rhône, on dit « un pod’cot’ ». Ok ? Toujours le même O fermé, bien sûr.
Et la « fillette » qui est sa petite soeur, contient 25 cl.
- LE CANUT
Le canut était, à la grande époque de la soie à Lyon, l’ouvrier qui la tissait. Pour information, son féminin, moins courant, est la « canuse ».
Par extension, à Lyon et particulièrement dans les quartiers des pentes et de la Croix-Rousse, le canut est aussi l’appartement dans lequel l’activité de tissage s’exerçait. Ces pièces devaient être très hautes pour pouvoir accueillir les énormes métiers à tisser.
De ce fait, la hauteur sous plafond avoisine souvent les 4 mètres et ceux-ci, pour soutenir le poids de ces énormes machines, sont composés de nombreuses poutres. On les appelle les plafonds à la française.
- LA TRABOULE
Toujours liée au passé de Lyon, la traboule est un passage piéton passant à travers des cours d’immeubles et qui permet en général un raccourci pour arriver sur les quais de Saône où étaient arrimés les bateaux qui transportaient la soie.
Véritable particularité lyonnaise, elles ont servies pendant la révolte des Canuts (1831) et plus tard pour la résistance durant la seconde guerre mondiale.
Il y en a de remarquables. Pour en savoir plus, je vous conseille ces 5 parcours de promenade : http://www.lyontraboules.net/parcours.php
- LA GÂCHE
En presqu’île et dans le premier en particulier, difficile de trouver une gâche. C’est une place (de parking dans ce cas précis).
Mais si j’ai un bon poste dans mon entreprise, c’est aussi une bonne « gâche ».
- BISTANCLAQUE
Toujours et encore lié au passé de la ville et à la soie, le « bistanclaque » vient apparemment du bruit que faisait le métier à tisser et a fini par lui donner son nom. On n’a pas souvent l’occasion de l’utiliser, mais vous pourrez peut-être de temps en temps danser sur les chansons d’un groupe de musique lyonnais du même nom. Le groupe n’existe plus, mais un de ses membres, Reno Bistan chante toujours (je ne vous ferais pas l’insulte de vous expliquer d’où vient son patronyme). http://www.renobistan.com
- LE BOUCHON
Du bouchon, on sait que c’est un restaurant lyonnais qui sert les spécialités de la région. L’ambiance se doit d’y être simple et conviviale.
Le terme viendrait, semble-t-il, du fait que les patron-nes des établissements se servaient d’une botte de branchages (appelée aussi bouchon) comme enseigne.
Voici une sélection serrée, mais vous pouvez y aller les yeux fermés (et la bouche grande ouverte), parce que comme je me tue à le répéter, les lyonnaiseries ne souffrent pas la médiocrité :
Daniel et Denise, le bouchon des filles (rue Sergent Blandan dans le 1er) et également le Garet (rue du garet dans le 1er).
- LA FENOTTE
Je me demandais bien pourquoi Jessica, une des « chefs » de Girls take Lyon, nous « traite » toujours de fenottes.
Je ne pourrais pas vous donner d’indications de prononciation puisqu’elle ne nous a « traitée » que par écrit, mais je soupçonne un beau O fermé une fois de plus.
Une fenotte est tout simplement une femme. Et à Girls Take Lyon, forcément, il y en a et pas qu’un peu.
- LE GADIN
Se prendre un « gadin », c’est se ramasser une gamelle, se vautrer, se casser la figure. Tomber.
C’est le risque que tu prends en descendant les pentes par la montée de la Grande Côte en Velov’ quand il pleut après un apéro à la Croix-Rousse. Je suis une blogueuse sérieuse, je sais de quoi je parle, j’ai testé.
- LA VOGUE
J’ai fini par m’habituer à ce mot si bien que ce n’est pas l’un des premiers qui me soit venu à l’esprit en rédigeant cet article.
« La Vogue des marrons » qui dure tout le mois d’octobre à la Croix-Rousse, m’a rendu le mot familier.
C’est une fête foraine. Une des rares qui se passent encore en pleine ville, au dam de certains habitants du boulevard, sans doute.
Si les manèges ne vous enchantent pas plus que ça, allez faire un tour à « Vogue la galère ». C’est en septembre en général, organisé par le crieur public (mais ceci est une autre histoire…).
Une des plus jolies fêtes populaires à laquelle il m’ait été donnée d’assister.
Cette liste comme je le disais plus haut est un aperçu infime de ce qu’est le parler lyonnais. Celui-ci ne se parle plus, à part chez quelques anciens, mais il y a une certaine fierté à en émailler ses phrases.
Gérard Truchet et d’autres à Lyon ont fondé « la société des amis de Lyon et Guignol » et travaillent à la sauvegarde de cette langue.
Du coup, à Lyon, il est possible de prendre des cours de parler lyonnais, avec sérieux et humour évidemment : calendrier du site.
Quelles sont vos expressions typiques et préférées lyonnaises ?
* Wikipedia
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